Les effets de diminution/sevrage d’un psychotrope: de quoi s’agit-il?
Les effets de sevrage sont des réactions engendrées par la diminution ou l’arrêt de médicaments. La recherche sur les effets de sevrage est relativement récente. S’ils sont reconnus depuis longtemps par les premières personnes concernées, la communauté médicale commence tout juste à les reconnaître et à les étudier. Les symptômes de sevrage communs et fréquents pour toutes les classes de médicaments sont l'anxiété, la nervosité, l'agitation, les problèmes de sommeil, un plus grand besoin de se reposer et de dormir, l'irritabilité, et la fatigue. Pour connaître les symptômes de sevrage d'un médicament spécifique, visite la rubrique Médicaments ou la page 116 du guide GAM.
les effets de sevrage peuvent...
... varier selon les personnes
Les recherches récentes tendent à démontrer ce que les premières personnes concernées rapportent depuis des années et des années. Soit que les effets de sevrage peuvent beaucoup varier d'une personne à l'autre-- notamment en effets, en fréquence, en intensité et en durée--selon le médicament, selon la personne et d’autres facteurs. Voir ce tableau de Chouinard et Cosci qui présente une liste élaborée de symptômes de sevrage répertoriés par la recherche.
... être autant physiques qu'émotionnels
Les effets de sevrage peuvent inclure autant de l’anxiété, de l’insomnie, des cauchemars, des hallucinations, de la paranoïa, que des convulsions, des démangeaisons, des symptômes qui ressemblent à de la fièvre, des douleurs musculaires, etc. Voir plus d'exemples de symptômes de sevrage ici. Même si ces symptômes peuvent s’avérer inquiétants, ils sont des manifestations naturelles du processus de sevrage et le corps retrouvera éventuellement son propre équilibre.
... se manifester à différents moments
Les effets de sevrage peuvent apparaître rapidement, quelques heures après l’arrêt d’une médication, si par exemple -mais pas nécessairement- on saute une dose. Mais ils peuvent aussi survenir plus longtemps après. Cela dépend entre autres de la demi-vie et du dosage du médicament, de la durée durant laquelle on a pris le médicament, de notre métabolisme, de notre état physique, de notre âge, de notre sexe, etc.
... être confondus avec une rechute
Au moment du sevrage, des émotions comme l’anxiété ou des perceptions dérangeantes, comme l’entente de voix peuvent parfois surgir avec une intensité plus forte que l’on a jamais vécu. On parle alors d’effets rebond. Ils doivent toutefois être distingués d’une rechute, ou dit autrement, du problème pour lequel les médicaments avaient été initialement prescrits. Contrairement à une rechute, les effets de rebond sont temporaires et ils s’expliquent par le sevrage. Savoir qu’il existe une différence entre les deux peut aider à mieux comprendre ce que tu vis. L'important c'est de s'écouter, et d'évaluer si les symptômes que l'on vit sont gérables. Si les symptômes sont insupportables, rappelle-toi qu'il est toujours possible de retourner au dosage précédent. En cours de route, fais preuve de bienveillance et de compréhension à ton égard!
... requérir une période d’adaptation
En diminuant la médication, les émotions peuvent être ressenties plus fortement. La joie comme la peine peuvent ressurgir avec une ampleur oubliée ou insoupçonnée. Il est donc important de prévoir une période d’adaptation. Voici quelques sections pertinentes du guide GAM à cet égard: p.110 Période de reconstruction physique et mentale, et p.125 Gérer les émotions et les sensations fortes. Voir aussi la section Les Alternatives du site pour consolider tes stratégies de bien-être.
... se rapporter à la dépendance
Tous les psychotropes peuvent causer une dépendance parce qu'ils modifient le système nerveux central. Cela dit, les Benzodiazépines (aussi appelés anxiolytiques ou qualifiés de somnifères) sont reconnus pour développer une addiction. En général, les symptômes de sevrage de tous les médicaments psychotropes rappellent , de façon plus ou moins marquée, ceux d'autres substances comme la cigarette et autres drogues.