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les effets de sevrage peuvent...

​...varier entre personnes

...être autant physiques qu'émotionnels 

...se manifester à différents moments

Chouinard et Cosci vont distinguer, à partir d’une synthèse de la littérature scientifique, 3 catégories de symptômes : les nouveaux symptômes et les symptômes de rebond, qui peuvent durer jusqu’à 6 semaines et les symptômes persistants qui durent plus de six semaines. Les nouveaux symptômes sont des symptômes qui n'existaient pas avant le début du traitement alors que les symptômes de rebond peuvent rappeler les symptômes pour lesquels le traitement a été prescrit, mais avec beaucoup plus d’intensité (…être confondu avec une rechute plus bas). La catégorie de symptômes persistants rassemble quant à elle des symptômes nouveaux ou des symptômes de rebond). Tu peux consulter ici leur tableau qui présente tous les symptômes de sevrage répertorié par la recherche, organisé par classe de médicament et type de symptôme.

 

De son côté, à partir d’une analyse du forum Surviving antidepressants et de la littérature scientifique, Adèle Framer réfère à deux catégories, aussi utilisés par d’autres chercheur.es (Moncrieff  2021; Horowitz, 2022) :  les symptômes aigus, qui durent jusqu’à 8 semaines, et les symptômes post-aigus (ou syndrome de sevrage prolongé), qui s’étendent sur plus de 8 semaines.

 

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Cosci, Fiammetta, et Guy Chouinard. 2020. « Acute and Persistent Withdrawal Syndromes Following Discontinuation of Psychotropic Medications ». Psychotherapy and Psychosomatics 89(5):283‑306. doi: 10.1159/000506868.

 

Framer, Adele. 2021. « What I Have Learnt from Helping Thousands of People Taper off Antidepressants and Other Psychotropic Medications ». Therapeutic Advances in Psychopharmacology 11:2045125321991274. doi: 10.1177/2045125321991274.

 

Moncrieff, Joanna, 2021, A Straight Talking Introduction to Psychiatric Drugs : The Truth about how they work and how to come off them, PCCS Books, Monmouth

 

Horowitz, Mark Abie, et David Taylor. 2022. « How to Reduce and Stop Psychiatric Medication ». European Neuropsychopharmacology 55:4‑7. doi: 10.1016/j.euroneuro.2021.10.001.

 

...être confondus avec une rechute  

Dans un article sur les effets de sevrage liés aux psychotropes, Cosci et Chouinard définissent les symptômes de rebond comme « le retour des symptômes pour lesquels le médicament a été prescrit à l’origine, avec une intensité plus grande qu’à l’origine » (Cosci et Chouinard, 2020). Par exemple, une personne à qui on a prescrit des benzodiazépines pour des symptômes d’anxiété pourrait ressentir de l’anxiété, mais de manière plus intense, au moment du sevrage. De la même manière, une personne à qui on a prescrit un médicament pour de l’insomnie pourrait refaire de l’insomnie, mais de manière plus intense au moment du sevrage. Ces effets rebond ne sont toutefois pas liés à l’anxiété ou à une insomnie en lien avec un problème de santé mentale, mais ils font partie des effets du sevrage sur le corps et l’esprit. Ils sont donc temporaires. C’est pourquoi on distingue les effets de rebond, liés au sevrage, d’une rechute. Au moment du sevrage, le corps et le cerveau vivent une série d’adaptations et doivent « réapprendre » à fonctionner sans le médicament. Les symptômes de rebond sont avant tout des effets physiologiques d’adaptation du corps et du cerveau associés au sevrage.

Cosci, Fiammetta, et Guy Chouinard. 2020. « Acute and Persistent Withdrawal Syndromes Following Discontinuation of Psychotropic Medications ». Psychotherapy and Psychosomatics 89(5):283‑306. doi: 10.1159/000506868.

 

...requérir une période d’adaptation

 

Arrêter un médicament, c’est aussi laisser le temps au son cerveau à réapprendre à fonctionner sans médicament ou, comme le dit la recherche, à s’adapter ou se réadapter à fonctionner sans ce médicament. Voici ce que dit Mark Horowitz, un chercheur, au sujet de ces adaptations.

 

« L'utilisation à long terme de médicaments psychotropes peut entraîner des adaptations durables - on le voit dans la persistance de la dyskinésie tardive après l'arrêt des antipsychotiques (Horowitz et al., 2021). Les effets durables des autres classes de médicaments psychiatriques ont reçu relativement peu d'attention, mais il n'y a aucune raison de penser que le cerveau ou l'organisme puisse revenir à son état antérieur à la prise de médicaments en quelques semaines après s'être adapté à des années ou des décennies d'exposition aux médicaments (Reidenberg, 2011). La nature parfois prolongée des effets de sevrage après l'arrêt des benzodiazépines, des antidépresseurs, des antipsychotiques et d'autres classes sont compatibles avec la notion que les adaptations sous-jacentes à ces médicaments peuvent persister pendant des mois ou des années (Lerner et Klein, 2019). Les rapports des patients faisant état d'effets durables sont souvent rejetés parce que le médicament est « sorti du système ». Cependant, ce sont les adaptations au médicament qui persistent, amenant le cerveau à enregistrer un manque de l'apport anticipé des médicaments psychiatriques, ce qui se manifeste par des effets de sevrage. »

 

Horowitz, Mark Abie, et David Taylor. 2022. « How to Reduce and Stop Psychiatric Medication ». European Neuropsychopharmacology 55:4‑7. doi: 10.1016/j.euroneuro.2021.10.001.

...se rapporter à la dépendance

Dans la recherche, on distingue souvent la dépendance, l’addiction et la tolérance, ce qui peut parfois prêter à confusion, même chez certains professionnel.les de la santé mentale. Voici une définition possible des trois termes, pour aider à s’y retrouver.

 

D’après certaines recherches récentes, la dépendance serait associé à l’ensemble des médicaments psychotropes. La dépendance « renvoie à trois sens différents : (i) la dépendance physique est un état d'adaptation qui se manifeste par un syndrome de sevrage spécifique à une classe de drogue et qui peut être produit par un arrêt brutal, une réduction rapide de la dose, une réduction du niveau sanguin de la drogue et/ou l'administration d'un antagoniste ; (ii) la dépendance psychologique est un sentiment subjectif de besoin d'une substance psychoactive spécifique, soit pour ses effets positifs, soit pour éviter les effets négatifs associés à son abstinence ; et (iii) une catégorie de trouble lié à la consommation de substances psychoactives dans les éditions précédentes du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, mais pas dans le DSM-5, publié en 2013. ».

 

Dans le cas des médicaments psychotropes, on peut penser que la dépendance renvoie plutôt au premier sens du terme : le sevrage d’un médicament entraîne une série de symptômes qui représentent les effets d’adaptation du corps à l’arrêt d’un médicament.  

 

Certains médicaments psychotropes peuvent entrainer une addiction. C’est le cas par exemple des benzodiazépines, des opioïdes mais aussi de certains psychostimulants. L'addiction « se caractérise par une incapacité à s'abstenir de façon permanente, une altération du contrôle comportemental, un état de manque, une diminution de la reconnaissance des problèmes importants liés à ses comportements et à ses relations interpersonnelles, et une réponse émotionnelle dysfonctionnelle. Comme d'autres maladies chroniques, l'addiction implique souvent des cycles de rechute et de rémission. Sans traitement ou engagement dans des activités de rétablissement, l'addiction est progressive et peut entraîner une incapacité ou un décès prématuré. ».

 

La tolérance est un « état d'adaptation dans lequel l'exposition à une drogue au fil du temps entraîne une diminution d'un ou de plusieurs de ses effets physiologiques ». C’est le cas, par exemple, avec les benzodiazépines.

 

Alicja Lerner, Michael Klein, Dependence, withdrawal and rebound of CNS drugs: an update and regulatory considerations for new drugs development, Brain Communications, Volume 1, Issue 1, 2019, https://doi.org/10.1093/braincomms/fcz025

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